Pigmentation palatine due à la chloroquine persistant après plus de 50 ans ?

Chloroquine-induced pigmentation of the hard palate persisting for more than 50 years?

¹ Laboratoire d’Histopathologie buccale, Rue Barthélemy Menn 19, 1205 Genève, Suisse
² Division de Stomatologie et Chirurgie orale, Rue Barthélemy Menn 19, 1205 Genève, Suisse

^⋆ jacky.samson@unige.ch

Reçu : 15 Mars 2012
Accepté : 16 Avril 2012

Résumé

Les antipaludéens de synthèse de référence - la chloroquine et l’hydroxychloroquine - ont vu leurs indications s’élargir après la découverte de leurs propriétés anti-inflammatoires et immuno-modulatrices. Ils sont fréquemment utilisés pour le traitement de certaines affections dermatologiques et rhumatologiques. Ils sont le plus souvent bien tolérés mais ils comportent des effets indésirables, en particulier cutanéo-muqueux qui se traduisent principalement par une pigmentation gris bleuté ou noirâtre. Cette pigmentation peut intéresser la peau, le lit unguéal et la muqueuse buccale, le plus souvent la fibro-muqueuse palatine. Elle résulte d’une stimulation de la mélanogenèse et d’une accumulation de mélanine dans le derme ou le chorion, parfois associée à des dépôts d’hémosidérine. Normalement, la pigmentation régresse en quelques mois après l’arrêt du traitement.

Nous rapportons un cas où la pigmentation palatine semble persister plus de 50 ans après l’arrêt du traitement.

Abstract

Synthetic antimalarials - chloroquine and hydroxychloroquine - are now more largely prescribed to treat dermatological and rhumatological diseases because of their anti-inflammatory and immuno-modulatory activities. Usually well tolerated they may be responsible of multiple undesirable side effects affecting particularly skin and mucosae. The most frequent of these is a blue-grey or blackish pigmentation of the skin, the nail bed and the oral mucosa, more commonly the palatal fibromucosa. This pigmentation is considered to be the result of a melanogenic stimulation and accumulation of melanin in the dermis or chorion, sometimes associated with ferric iron. Usually the pigmentation regresses some months after the discontinuation of the antimalarial drug.

We report an unusual case of palatal pigmentation that seemed apparently to persist for more than 50 years after chloroquine discontinuation.